Les symposiums > 11. Recherche - Formation - Ingénierie

 Symposium 11

 

Vieilles racines et jeunes pousses : recherche, formation, ingénierie ?

 

Coordonnateurs :

Emmanuelle BROSSAIS (Professeur des universités, EFTS, Université Toulouse - Jean Jaurès)

Christine MIAS (Professeur des universités, EFTS, Université Toulouse - Jean Jaurès)

Jean-Luc RINAUDO (Professeur des universités, CIRNEF, Université de Rouen Normandie)

 

La relation entre recherche et formation est au cœur même de la pratique d’enseignement dans le supérieur car les enseignant.e.s-chercheur.e.s construisent leurs enseignements à partir de leurs travaux de recherche. Cette relation reste fondamentale dans les projets d’établissement de l’enseignement supérieur, au cœur des préoccupations des enseignant.e.s-chercheur.e.s dès lors qu’ils/elles construisent leurs interventions pédagogiques. Les transformations, que connaissent les politiques sociales et territoriales ainsi que les changements organisationnels et professionnels que ces mutations font émerger, obligent à se réinterroger sur les formations universitaires et renforcent corollairement le clivage entre, d’une part, les formations professionnelles dites «à finalité d’insertion professionnelle» et, d’autre part, les formations dites «à la recherche et par la recherche». Ces dernières ont une triple visée :

•    la production de connaissances dans un académisme classique ;

•    le développement personnel dans un souci de réflexivité et de distanciation ;

•    le réinvestissement des compétences, acquis et savoirs dans le corps social.

Cette question déjà ancienne reste toujours d’une vive actualité quand on interroge les liens entre recherche et formation.

Si l’on questionne les pratiques de valorisation des enseignant.e.s-chercheur.e.s en sciences de l’éducation, on y retrouve certes la valorisation scientifique portant substantiellement sur les pratiques formelles de diffusion et témoignant d’une reconnaissance attribuée par les pairs.  La valorisation sociale de leurs recherches à destination des professionnel.le.s, des étudiant.e.s, voire des acteurs de l’espace sociétal est plus classiquement nommée formation, à, par et pour la recherche. A ce couple recherche-formation, s’ajoute les valorisations sociale et économique. Si l’une renvoie aux visées praxéologiques et sociopolitiques (depuis la vulgarisation des travaux dans des revues professionnelles jusqu’aux recherches-interventions), l’autre rend compte des pratiques de commercialisation de l’expertise et/ou des résultats de recherche.            

A ces questionnements sur les relations recherche-formation et les modes de valorisation des travaux de recherche, s’invite de manière corollaire la question de l’ingénierie. Elle est associée, et c’est là un point soumis à la discussion, autant à la démarche de recherche qu’à la démarche qu'adoptent les professionnel.le.s quand ils/elles ont par exemple, un dispositif de formation  à construire. On pense alors aux formateurs(trices)-enseignant.e.s de l’intervention sociale, de la santé, de l’enseignement, de l’accompagnement, du numérique... Un des sujets à examiner serait possiblement d’interroger les liens entre formation et ingénierie et entre recherche et ingénierie.

Plusieurs questions se posent alors sur l'acceptation de l’existence de ce lien, et dans ce cas sur le rôle que peut jouer l’ingénierie dans son association aux problématiques scientifiques et/ou professionnelles.

On peut désormais se questionner sur ce que certains pourraient appeler l’envahissement techniciste, surenchère mécaniste d’ailleurs largement répandue avec l’utilisation des logiciels d’analyse de données. Ces derniers peuvent oblitérer la dimension interprétative, la logique du penser, si l’on n’y prend garde. On peut également s’interroger sur la dimension du politique dans les recherches en éducation et sur la position politique du/de la chercheur.e en sciences de l’éducation. Par conséquent, on peut examiner diverses fonctions de l’ingénierie : une fonction de masquage, de refuge, d’écran mais aussi une fonction facilitatrice permettant de mieux circonscrire la complexité inhérente à toute forme d’investigation des processus interrogés. Cette forme d’opposition voire de paradoxe inscrit notamment l’ingénierie dans un double clivage : 

•    recherche/ingénierie : quels ressorts créatifs ou inhibants(?) pour le/la chercheur.e ? Quels effets de ces ingénieries sur le recueil et l’analyse des données ?

•    formation/ingénierie : quels (im)possibles pour le/la formateur(trice) en termes de méthodologies, de postures, de choix didactiques et pédagogiques ?

•    Qu’en est-il du transfert de technologies mettant en relation établissements publics de recherche et entreprises, sans doute moins fréquent en sciences de l'éducation ?

 

 

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