Les symposiums > 3. Evaluation - Contrôle - Formation

 Symposium 3

 

Evaluations en tant que pratique sociale : contrôler pour (de)valoriser et/ou accompagner pour (de)former

 

Coordonnateurs :

Yvan ABERNOT (Professeur des universités, EFTS, ENSFEA)

Emmanuelle ANNOOT (Professeure des universités, CIRNEF, Université de Rouen Normandie)

Lucie AUSSEL (Maître de conférences, EFTS, Université Toulouse - Jean Jaurès)

 

Ce symposium a pour ambition de mettre en perspective les débats au sein des communautés scientifique (chercheur.e.s), professionnelle (évaluateurs(trices)) et hybride (chercheur.e.s-évaluateurs(trices)) à la fois à propos des savoirs théoriques sur ces pratiques sociales et des savoirs d’expériences voire d’usages de ces pratiques spécifiques. Il s’agit de réfléchir à l’évaluation dans le cadre éducatif, celui-ci concernant non seulement le système scolaire mais plus largement tout élément constitutif d’une intention formative, orientée vers un public d’enfants ou d’adultes, d’institutions ou d’entreprises, selon des aspects formels ou informels.

Depuis la docimologie d’Henri Pieron mettant en évidence les défauts de la notation[1] en passant par les propositions de Scriven organisant l’enseignement à partir de l’évaluation formative et certifiant les acquis par l’évaluation sommative, jusqu’aux questions posées par la mise à distance des formations, les techniques fondées sur les progrès informatiques ou, pour citer les travaux de l’UMR EFTS, développant la recherche-Intervention, bien des évolutions viennent modifier le paradigme éducatif et plus spécifiquement, évaluatif. De plus, si ce symposium souhaite aborder la question de l’évaluation au cœur de l’éducatif il ne saurait l’exclure du champ social. Ainsi, les certificats, brevets, permis (à points, par exemple) évoluent et se multiplient. Les chercheur.e.s comme tous/toutes citoyen.nes, constatent que les interdictions, les obligations, les cadrages, les contrôles organisent de plus nos vies … mais vers quel avenir ? Aussi, l’évaluation se globalise et une perspective internationale permet de comparer les diplômes (classement de Shanghaï) donc aussi les formations qui y conduisent. Dans le même courant, les enquêtes PISA[2]  classent les pays par rang, ce qui permet non seulement de réfléchir sur les systèmes les plus «efficaces» (selon les critères PISA) mais aussi de suivre l’évolution des classements.

Quelles sont les avancées de la recherche en sciences de l’éducation qui depuis 50 ans ont permis de transformer l’évaluation, d’ouvrir de nouveaux champs de réflexion ? Quel(s) lien(s) peut-on penser entre l’évaluation et la Société ? Dans quelle(s) perspective(s) sont-elles l’une pour l’autre des sources d’influences ? Quels en sont les effets sur les façons de produire de l’évaluation et sur celles de faire de la recherche sur et pour l’évaluation ?

Par ailleurs, nous ne pouvons pas problématiser la question de l’évaluation sans réfléchir à la place du rapport technique-éthique. Quand il a été possible de construire une proposition d’action, qu’en est-il du droit que l’on a de l’appliquer ? Quels dégâts peuvent advenir ? Qui les assume, surtout si les résultats sont escomptés à long terme ?

Pour finir, quelle est la place de l’utopie, si nécessaire aux progrès humains, qui a laissé croire à Hertz que des ondes pouvaient porter un message pendant que McLuhan professait qu’il résidait dans le médium ?

Nous proposons aux contributeurs(trices) d’inscrire leur proposition dans un contexte socio-historique de notre discipline et de faire apparaître ce qui dans leur recherche actuelle se positionne au sein d’une controverse passée ou en alimente une contemporaine. Nous espérons indiquer dans les lignes qui précèdent que le champ de réflexion est ouvert. Pour autant, comme indiqué, les propositions de contribution devront faire ressortir, soit les différents aspects d’une prise de parti, soit les arguments d’un choix, soit la variété des moyens à disposition au regard des situations-problèmes concernées, avec leurs avantages et leurs inconvénients, leurs bénéficiaires et leurs tributaires, etc.



[1] Sans pour autant militer pour son abandon, ce qui constitue en soi une controverse encore actuelle.

[2] Programme for International Student Assessment.



 

 

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